Gucci x Kubrick, mariage entre deux univers psychédéliques
Gucci The Exquisite, une campagne bourrée de références à l’univers du réalisateur Stanley Kubrick, par Alessandro Michele.
Hello Fashion Lovers, c’est Elisa pour Expect ! Aujourd’hui on se retrouve pour un nouvel épisode du Focus Pub, la chronique qui décode les campagnes mode 🙂
Si on parle souvent depuis le début de campagnes engagées, puissantes et avec un fort message, cette fois-ci nous allons nous concentrer sur un autre genre plus artistique et cinématographique. Voici Gucci The Exquisite, une campagne bourrée de références à l’univers du réalisateur Stanley Kubrick, par Alessandro Michele.
La campagne est composée de plusieurs photos, où l’on retrouve des films comme Shining, Eyes Wide Shut ou encore Barry Lyndon. Les mannequins s’incrustent dans le décor et réinventent ces films cultes, ajoutant de nouveaux personnages dans l’univers fou de Kubrick.
Dans cette image, c’est l’un des plus grands classiques du cinéma qui nous saute aux yeux : 2001, l’Odyssée de l’espace. On le reconnaît surtout grâce au décor de la scène finale (mythique) du film. Pourquoi je l’ai choisie ? Au-delà d’être l’un des films qui m’a le plus marquée, il y a sémiologiquement beaucoup de choses à dire sur cette image. Parce que ce qu’on fait sans oser la nommer depuis le début, c’est de la sémiologie de l’image !
C’est l’heure d’être chauvin !
Cela ne vous aura peut-être pas tout de suite sauté aux yeux, mais la photographie transpire la France. Le béret, le costume, l’architecture de la pièce empruntent leurs références et inspirations à la culture française. Les couleurs froides laissent même deviner les couleurs du drapeau tricolore.
Mais pourquoi la France ? Nous sommes sur une campagne de mode de luxe. Or, la France est mondialement réputée pour cela. Le pays s’impose depuis plusieurs siècles dans l’industrie du luxe comme leader mondial dans de nombreuses catégories (maroquinerie, parfumerie, cosmétique…). La France est reconnue à l’internationale pour son art de vivre, son élégance à la française au travers de grandes figures telles que Coco Chanel, Yves Saint Laurent… Après tout, Paris est la capitale du luxe ! Ces maisons sont devenues des pointures du secteur et des marchés financiers. Les allusions au luxe et à la bourgeoisie sont très présentes. Le mobilier, le grand espace (haut sous plafond, espace vide), la propreté du personnage à la peau parfaite (sans oublier qu’il porte tout de même du Gucci !), nous ramènent à cette notion de richesse française.
Questions, suppositions et imagination.
Avec ce sol futuriste, difficile de comprendre si nous sommes dans le salon de Louis XIV ou sur un sol de breakdance. Les styles et les temporalités s’entrechoquent : c’est le message du film. Le mannequin ici est la seule chose qui crée une cassure. Dans l’œuvre originale, le protagoniste vieillit d’une vitesse fulgurante dans cette pièce. Or, le mannequin est jeune, la peau lisse, le regard sûr mais surtout le dos à cette pièce. Comme s’il n’était pas concerné, comme s’il était en dehors de ça presque comme une divinité. Ferait-il partie des extra-terrestres du films ? Les raisons et la vérité semblent hors de notre portée, nous mettant dans la confusion. C’est exactement l’effet qu’à la scène du film à l’origine sur le spectateur. La référence est ainsi relevée avec brio et poussée à l’extrême.
Le cinéma et la mode sont deux secteurs étroitement liés. Si l’un inspire l’autre et inversement, ils peuvent parfois collaborer ensemble. Cette article de vogue énumère quelques collaborations mythiques du secteur: https://www.vogue.fr/culture/article/la-mode-au-cinema-les-meilleures-collaborations-entre-createurs-et-realisateurs